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1998-Compilation-1978-1998

78/98

1998

01.

Je t'en remets au vent

Paroles
02.

La fille du coupeur de joints

Paroles
03.

La vierge au Dodge 51

Paroles
04.

Alligators 427

Paroles
05.

Groupie 89 turbo 6

Paroles
06.

113e cigarette sans dormir

Paroles
07.

Mathématiques souterrraines

Paroles
08.

Narcisse 81

Paroles
09.

Les dingues et les paumés

Paroles
10.

Lorelei sébasto cha

Paroles
11.

Stalag-tilt

Paroles
12.

Zone chaude, môme

Paroles
13.

Sweet Amanite Phalloïde Queen

Paroles
14.

Was ist das Rock'n'Roll

Paroles
15.

Un automne à Tanger

Paroles
16.

Les mouches bleues

Paroles
17.

La philosophie du chaos

Paroles
18.

La ballade d'Abdallah Geronimo Cohen

Paroles
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Je t'en remets au vent

d’avoir voulu vivre avec moi
t’as gâché deux ans de ta vie
deux ans suspendue à ta croix
à veiller sur mes insomnies
pourtant toi tu as tout donné
& tout le meilleur de toi-même
à moi qui ai tout su garder
toujours replié sur moi-même

mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent

toi tu essayais de comprendre
ce que mes chansons voulaient dire
agenouillée dans l’existence
tu m’encourageais à écrire
mais moi je restais hermétique
indifférent à tes envies
à mettre sa vie en musique
on en oublie parfois de vivre

mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent

tout est de ma faute en ce jour
& je reconnais mes erreurs
indifférent à tant d’amour
j’accuse mes imbuvables humeurs
mais toi ne te retourne pas
va droit sur ton nouveau chemin
je n’ai jamais aimé que moi
& je reste sans lendemain

mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La fille du coupeur de joints

elle descendait de la montagne
sur un chariot chargé de paille
sur un chariot chargé de foin
la fille du coupeur de joints (bis)

elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (bis)

ben nous on était cinq chômeurs
à s’lamenter sur notre malheur
en se disant qu’on se taperait bien
la fille du coupeur de joints (bis)

elle descendait de la montagne
v’là qu’elle nous voit vers les murailles
& qu’elle nous fait : coucou les gens !
la fille du coupeur de joints (bis)

ben v’là qu’elle nous prend par la taille
puis qu’elle nous emmène sur sa paille
elle nous fait le coup du zeppelin
la fille du coupeur de joints (bis)

ben nous on était cinq chômeurs
à s’payer une tranche de bonheur
une tranche de tagada tsoin-tsoin
la fille du coupeur de joints (bis)

quand on eut passé la ferraille
elle nous fit fumer de sa paille
sacré bon dieu que c’était bien
la fille du coupeur de joints (bis)

plus question de chercher du travail
on pédalait dans les nuages
au milieu des petits lapins
la fille du coupeur de joints (bis)

elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (ad lib.)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La vierge au Dodge 51

ce matin le marchand de coco n’est pas passé & au lieu de se rendre à l’école tous les vieillards se sont amusés à casser des huîtres sur le rebord du trottoir avec des démonte-pneus… sur ma porte j’ai marqué : absent pour la journée ! dehors il fait mauvais, il pleut des chats & des chiens… les cinémas sont fermés, c’est la grève des clowns… alors je reste à la fenêtre à regarder passer les camions militaires… puis je décroche le téléphone & je regarde les postières par le trou de l’écouteur

tu as la splendeur d’un enterrement de première classe (bis) & moi j’suis timide comme un enfant mort-né (bis) oh, timide ! oh, mort-né ! dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent & que tu les prennes sur la gueule… je t’aime, je t’aime, je t’aime ! & je t’offre ma vie & je t’offre mon corps, mon casier judiciaire & mon béribéri, je t’aime !

ce matin les enfants ont cassé leurs vélos avant de se jeter sous les tramways n°1, n°4, n°10, n°12, n°30, 51, 62, 80, 82, 90, 95, 101, 106 et 1095 (qui gagne un lavabo en porcelaine) ! en sautant de mon lit j’ai compté les morceaux… c’est alors que j’ai vu le regard inhumain de ton amant maudit qui me lorgnait comme une bête à travers les pales du ventilateur tout en te faisant l’amour dans une baignoire remplie de choucroute garnie

tu as la splendeur d’un enterrement de première classe (bis) & moi j’suis timide comme un enfant mort-né (bis) oh, timide ! oh, mort-né ! dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent & que tu les prennes sur la gueule… je t’aime, je t’aime, je t’aime ! & je t’offre ma vie & je t’offre mon corps, mon casier judiciaire & mon béribéri, je t’aime !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Alligators 427

alligators 427
aux ailes de cachemire-safran
je grille ma dernière cigarette
je vous attends
sur cette autoroute hystérique
qui nous conduit chez les mutants
j’ai troqué mon cœur contre une trique
je vous attends
je sais que vous avez la beauté destructive
& le sourire vainqueur jusqu’au dernier soupir
je sais que vos mâchoires distillent l’agonie
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
à la queue de zinc et de sang
je m’tape une petite reniflette
je vous attends
dans cet étrange carnaval
on a vendu l’homo sapiens
pour racheter du néandertal
je vous attends
& les manufactures ont beau se recycler
y’aura jamais assez de morphine pour tout le monde
surtout qu’à ce qu’on dit vous aimez faire durer
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
aux longs regards phosphorescents
je mouche mon nez, remonte mes chaussettes
je vous attends
& je bloque mes lendemains
je sais que les mouches s’apprêtent
autour des tables du festin
je vous attends
& j’attends que se dressent vos prochains charniers
j’ai raté l’autre guerre pour la photographie
j’espère que vos macchabes seront bien faisandés
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
aux crocs venimeux & gluants
je donne un coup de brosse à mon squelette
je vous attends
l’idiot du village fait la queue
& tend sa carte d’adhérent
pour prendre place dans le grand feu
je vous attends
j’entends siffler le vent au-dessus des calvaires
& je vois les vampires sortir de leurs cercueils
pour venir saluer les anges nucléaires
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
aux griffes d’or & de diamant
je sais que la cigüe est prête
je vous attends
je sais que dans votre alchimie
l’atome ça vaut des travellers-chèques
& ça suffit comme alibi
je vous attends
à l’ombre de vos centrales je crache mon cancer
je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose
je sais que mes enfants s’appelleront vers de terre
moi je vous dis bravo et vive la mort !

alligators 427
au cerveau de jaspe & d’argent
il est temps de sonner la fête
je vous attends
vous avez le goût du grand art
& sur mon compteur électrique
j’ai le portrait du prince-ringard
je vous attends
je sais que désormais vivre est un calembour
la mort est devenue un état permanent
le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours
moi je vous dis bravo et vive la mort !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Groupie 89 turbo 6

c’est juste une fille un peu perverse
qui me plante des couteaux dans les fesses
& qui me coince dans les urinoirs
en sortant sa lame de rasoir
c’est juste une fille un peu fritée
qui s’amuse avec ma santé
& qui m’dégoupille les gonades
juste au moment où je prends mon fade
oh ! tu n’es pas la première fille qui me tape
tape-moi encore… plus fort ! ah !

c’est juste une fille un peu rocky
qui grimpe à moto sur mon lit
& qui sort sa chaîne de vélo
en me disant : je t’aime saignant salaud !
c’est juste une fille un peu brutale
qui déchire mes chemises, mes futals
en me disant : fais gaffe baba cool
j’mets mes crampons gare tes bidoules !
oh ! tu n’es pas la première fille qui me tape
tape-moi encore… plus fort ! ah !

c’est juste une fille comme toi & moi
enfin je crois plutôt comme toi
une fille qui s’amuse dans la vie
& qui n’a pas honte quand elle rit
c’est juste une fille choubidoubidouwa ! (bis)
c’est juste une fille qui s’en balance
mais qui grimpe aux murs quand elle… oh ouais !

c’est juste une fille un peu rétro
qui rêve d’être une panzerfrau
& qui me déguise en nymphomane
pour que j’me tape son doberman
c’est juste une fille un peu olé
qui s’coupe les nibards pour frimer
mais c’est si bon de jouer son jeu
quand elle décroche le nerf de bœuf
oh ! tu n’es pas la première fille qui me tape
tape-moi encore… plus fort ! ah !

c’est juste une fille comme toi & moi
enfin je crois plutôt comme toi
une fille qui s’amuse dans la vie
& qui n’a pas honte quand elle rit
c’est juste une fille choubidoubidouwa ! (bis)
c’est juste une fille qui s’en balance
mais qui grimpe aux murs quand elle… oh ouais !

ah ! vas-y mimine fais-moi la cour
frite-moi la gueule ô mon amour !
vas-y déchaîne-toi sur mon corps
vas-y mimine fais-moi la mort
fais-moi la mort !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

113e cigarette sans dormir

les enfants de napoléon
dans leurs mains tiennent leurs roustons
s’ils ont compris tous les clichés
ça fera de la bidoche pour l’armée
les partouzeurs de miss métro
patrouillent au fond des souterrains
mais ils rêvent d’être en hélico
à se faire du nèg’ & du youpin

les vopos gravent leurs initiales
dans le brouillard des no man’s land
& les démasqueurs de scandales
prennent le goulag pour disneyland
les gringos sortent un vieux crooner
pour le western du silence
demain au bürgerbräukeller
je lèguerai mon âme à la science

car moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !

les petites filles de mahomet
mouillent aux anticoagulants
depuis qu’un méchant grosminet
joue au flip avec leur coran
les dieux changent le beurre en vaseline
& les prophètes jouent dracula
s’il vous reste un fond de margarine
j’en aurai besoin pour ma coda

car moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !

tu traînes ta queue dans la chaux vive
& t’hésites à choisir ton camp
t’as des aminches à tel aviv
& des amours à téhéran
si tu veux jouer les maquisards
va jouer plus loin j’ai ma blenno
tu trouveras toujours d’autres fêtards
c’est si facile d’être un héros

mais moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !

retour aux joints & à la bière
désertion du rayon képis
j’ai rien contre vos partenaires
mais rien contre vos p’tites sœurs ennemies
manipulez-vous dans la haine
& dépecez-vous dans la joie
le crapaud qui gueulait : je t’aime !
a fini planté sur une croix

& moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
non moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !
à m’en faire crever !

arsenic is good for you (ad lib)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Mathématiques souterrraines

pauvre petite fille sans nourrice
arrachée du soleil
il pleut toujours sur ta valise
& t’as mal aux oneilles
tu zones toujours entre deux durs
entre deux SOS
tu veux jouer ton aventure
mais t’en crèves au réveil

tu fais toujours semblant de rien
tu craques ta mélanco
de 4 à 5 heures du matin
au fond des caboulots
& tu remontes à contrecœur
l’escalier de service
tu voudrais qu’y ait des ascenseurs
au fond des précipices

oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se broutent
oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se mouchent
dans la soute à cartouches…

maintenant tu m’offres tes carences
tu cherches un préambule
quelque chose qui nous foute en transe
qui fasse mousser nos bulles
mais si t’as peur de nos silences
reprends ta latitude
il est minuit sur ma fréquence
& j’ai mal aux globules

oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se broutent
oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se mouchent
dans la soute à cartouches…

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Narcisse 81

il pleut des nénuphars en face
des miroirs où glissait ton corps
mais tout s’efface laissant la place
à ce larsen qui te distord
tu glisses ta carte perforée
dans ce flipper où tu t’enfuis
& tu fais semblant de rocker
pour faire croire que tu es en vie

narcisse ! balise ta piste
y’a des traces de pneu sur ton flip
& ta p’tite sœur qui se tape ton fixe

tu t’en retournes à tes banlieues
dans ce couloir où tu te grimes
te maquillant le bout des yeux
d’un nouveau regard anonyme
le futur te sniffe à rebours
te plantant sur un look rétro
te reste-t-il assez d’amour
pour prendre ton dernier mélo ?

narcisse ! balise ta piste
y’a des traces de pneu sur ton flip
& ta p’tite sœur qui se tape ton fixe

les chiens t’attendent au bout du quai
avec des plumes & du goudron
ils vendent des orgasmes en sachets
mais font la gerbe en location
tu pensais franchir le miroir
sans avoir à changer de gueule
tu craches le sang dans ta baignoire
& tu t’essuies dans un linceul…

la nuit te glace au fond d’un train
où tu croyais trouver l’oubli
voyageur des petits matins
tu rentres de tes insomnies
tu rayes les mentions inutiles
au bas de ton carnet d’absence
& tu t’accroches au bout du fil
qui te ramène à ton silence

narcisse ! balise ta piste
y’a des traces de pneu sur ton flip
& ta p’tite sœur qui se tape ton fixe

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Les dingues et les paumés

les dingues & les paumés jouent avec leurs manies
dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
& quand leurs monstres crient trop près de la sortie
ils accouchent des scorpions & pleurent des mandragores
& leurs aéroports se transforment en bunkers
à quatre heures du matin derrière un téléphone
quand leurs voix qui s’appellent se changent en revolvers
& s’invitent à calter en se gueulant : come on !

les dingues & les paumés se cherchent sous la pluie
& se font boire le sang de leurs visions perdues
& dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie
ils voient se dérouler la fin d’une inconnue
ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine
crachant l’amour-folie de leurs nuits-métropoles
ils croient voir venir dieu ils relisent hölderlin
& retombent dans leurs bras glacés de baby-doll

les dingues & les paumés se traînent chez les borgia
suivis d’un vieil écho jouant du rock’n’roll
puis s’enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
essayant d’accrocher un regard à leur khôl
& lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
& sont comme les joueurs courant décapités
ramasser leurs jetons chez les dealers du coin

les dingues & les paumés s’arrachent leur placenta
& se greffent un pavé à la place du cerveau
puis s’offrent des mygales au bout d’un bazooka
en se faisant danser jusqu’au dernier mambo
ce sont des loups frileux au bras d’une autre mort
piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
ils ont cru s’enivrer des chants de maldoror
& maintenant ils s’écroulent dans leur ombre animale

les dingues & les paumés sacrifient don quichotte
sur l’autel enfumé de leurs fibres nerveuses
puis ils disent à leur reine en riant du boycott
la solitude n’est plus une maladie honteuse
reprends tes walkyries pour tes valseurs masos
mon cheval écorché m’appelle au fond d’un bar
& cet ange qui me gueule : viens chez moi mon salaud !
m’invite à faire danser l’aiguille de mon radar

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Lorelei sébasto cha

mon blues a déjanté sur ton corps animal
dans cette chambre où les nuits durent pas plus d’un quart d’heure
juste après le péage assurer l’extra-ball
& remettre à zéro l’aiguille sur le compteur
ton blues a dérapé sur mon corps de chacal
dans cet hôtel paumé aux murs glacés d’ennui
& pendant que le lit croise l’aéropostale
tu me dis : reprends ton fric aujourd’hui c’est gratuit

lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille

tu m’arraches mon armure dans un geste un peu lourd
en me disant : reviens maintenant je te connais
tu m’rappelles mes amants rue barrée à hambourg
quand j’étais l’orpheline aux yeux de feu-follet
tu m’rappelles mes amants perdus dans la tempête
avec le cœur-naufrage au bout des bars de nuit
& tu me dis : reviens je suis ton jour de fête
reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie

lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille

le blues a dégrafé nos cœurs de cannibales
dans ce drame un peu triste où meurent tous les shakespeare
le rouge de nos viandes sur le noir sidéral
le rouge de nos désirs sur l’envers de nos cuirs
& je te dis : reviens maintenant c’est mon tour
de t’offrir le voyage pour les galapagos
& je te dis : reviens on s’en va mon amour
recoller du soleil sur nos ailes d’albatros

lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Stalag-tilt

milliards d’étoiles
mettant leurs voiles
carbonisées
soleils factices
fin d’orifices
climatisés
reviens
reviens petite
les stalactites
veulent m’emmurer
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (bis)

les p’tites frangines
des magazines
me laissent leurs clés
& je m’ébranle
dans le chambranle
des pages tournées
… tournez !
reviens
reviens petite
dans ma guérite
érotiser
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Zone chaude, môme

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

je ne sais pas si tu viens d’un continent perdu
ou bien si t’es tombée d’une comète inconnue
mais j’crois qu’il était temps que tu me prennes en main
j’ai cru mourir de froid chez mes contemporains

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

& c’est comme un soupir après 100 triples croches
quand le pianiste s’endort devant son double scotch
dans ces bastringues d’automne où ça brame à minuit
les vieux cerfs encornés dans les bras des ladies

oh chaudes chaudes chaudes !

j’en oublie la moiteur de ces ports tropicaux
où ça sentait la gnôle & chauds les ventres chauds
à chercher le pérou sur ma radio-inca
j’ai trouvé la fréquence que je n’attendais pas

oh chaude !

je ne sais pas si tu viens d’une ville ultramarine
ou bien si tu descends d’une planète androgyne
météorite in love tu vois je vole aussi
en reniflant d’un œil tes bas sur le tapis

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

je vais p’t-être encore attendre avant de mourir d’amour
j’entends des cons qui causent d’un éternel retour
& j’ai pas très envie de repartir à zéro
j’ai pas tout bien compris comme c’est bon quand c’est chaud

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet

Sweet Amanite Phalloïde Queen

pilote aux yeux de gélatine
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d’usage
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)

je suis le captain m’achab
aux ordres d’une beauté-nabab
prima belladona made in
moloch city destroy-machine
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)

amour-amok & paradise
quand elle fumivore ses king-size
dans son antichambre d’azur
avant la séance de torture
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)

je suis le rebelle éclaté
au service de sa majesté
la reine aux désirs écarlates
des galaxies d’amour-pirate
ô sweet amanite phalloïde queen (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Was ist das Rock'n'Roll

200 000 ans déjà que je zone sur la terre
dans le grognement lourd des groins qui s’entrechoquent
de nature solitaire, je me terre pour me taire
mais mon double pervers joue dans un groupe de rock

j’ai quelque mauvais don d’acrobatie verbale
surtout les soirs d’hiver quand j’suis black & d’équerre
tel un douanier rousseau du graffiti vocal
j’fais des bulles & des rots en astiquant mes vers
was ist das… was ist das… rock’n’roll ? (ter)
was ist das rock’n’roll ?

j’suis un vieux désespoir de la chanson française
qui fait blinder ses tiags pour marcher quand ça lose
ma langue natale est morte dans ses charentaises
faute d’avoir su swinguer au rythme de son blues
was ist das… was ist das… rock’n’roll ? (ter)
was ist das rock’n’roll ?

mais je veux de la miouze qui braquemarde & qui beugle
avec beethov en sourd, je suis borgne à toulouse
en attendant de chanter en braille chez les aveugles
je sors ma winchester pour mieux cracher mon blues

fin d’autorisation de délirer sans fin
j’dois contrôler le vumètre avant que ça passe au rouge
mes idoles défunctées se saoulent avec mon vin
& traînent leurs feux follets hilares au fond des bouges
was ist das… was ist das… rock’n’roll ? (und so weiter)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Un automne à Tanger

lui, sous la pluie
d’un automne à tanger
lui qui poursuit
son puzzle déglingué
lui, dans sa nuit
d’un automne à tanger
lui qui détruit
son ombre inachevée

nous venions du soleil
comme des goélands
les yeux fardés de ciel
& la queue dans le vent
mais nous nous sommes perdus
sous le joug des terriens
dans ces rades & ces rues
réservés au pingouins

lui, sous la pluie
d’un automne à tanger
lui qui poursuit
son puzzle déglingué…

les vagues mourraient blessées
à la marée sans lune
en venant féconder
le ventre des lagunes
& nos corps écorchés
s’immolaient en riant
sous les embruns glacés
d’une chambre océan

lui, dans sa nuit
d’un automne à tanger
lui qui détruit
son ombre inachevée …

d’ivresse en arrogance
je reste & je survis
sans doute par élégance
peut-être par courtoisie
mais je devrais me cacher
& parler à personne
& ne plus fréquenter
les miroirs autochtones

lui, sous la pluie
d’un automne à tanger
lui qui poursuit
son puzzle déglingué
lui, dans sa nuit
d’un automne à tanger
lui qui détruit
son ombre inachevée

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Les mouches bleues

l’ours en cage est au pied du mur
en train d’équarrir son dresseur
vapeurs d’oxyde & de luxure
c’est déjà demain & d’ailleurs
c’est juste une visite au musée
pour mater les singes acrobates
avant qu’je donne ma tête à couper
& peut-être ma langue à ta chatte

c’est étrange comme les mots se troublent
à l’intérieur de mon cerveau
chromosomes noircis au chiroubles
au gasoil & à la nitro
il est trop tard pour s’abîmer
dans des scories émotionnelles
je veux mourir estrangulé
sous tes nylons & tes dentelles

peu à peu (bis)
les mouches bleues
les mouches bleues reviennent
& les hyènes
toujours les hyènes
sur la même chaîne

peu à peu je vois s’estomper
les rêves de mon esprit tordu
je commence même à oublier
les choses que je n’ai jamais sues
peut-être eussé-je dû frapper plus
& me lever tôt le matin ?
peut-être encore eût-il fallusse
baby que j’buvasse un peu moins ?

peu à peu (bis)
les mouches bleues
les mouches bleues reviennent
& les hyènes
toujours les hyènes
sur la même chaîne

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La philosophie du chaos

c’est pas parce qu’on n’aime pas les gens
qu’on doit aimer les chiens
c’est pas parce qu’on a mis le pied dedans
qu’on doit y mettre les mains
j’ai mon orang-outang qui m’lèche
& me chatouille les reins
pendant que sa maman me sèche
& m’essuie le bassin
& yop !… & yop !

c’est pas parce qu’on n’aime pas le coran
qu’on doit finir chrétien
c’est pas parce qu’on est déconnant
qu’on doit devenir crétin
j’ai mon orang-outang qui grille
sur mon vieux barbecue
pendant que sa maman s’étrille
& se met au garde-à-vous
& yop !… & yop !

c’est pas parce qu’on n’est pas bandant
qu’on doit rougir d’être saint
c’est pas parce qu’on flingue ses amants
qu’on doit se passer de câlins
j’ai mon orang-outang qui fond
doucement sous mes papilles
pendant que sa maman se tond
pour devenir un gorille
& yop !… & yop !

c’est pas parce qu’on n’aime pas les gens
qu’on doit aimer les chiens
c’est pas parce qu’on a mis le pied dedans
qu’on doit y mettre les mains
j’ai mon nouveau gorille qui me lèche
& me chatouille les reins
pendant que le néant me sèche
au fond de son bassin
& yop !… & yop !

c’est pas parce qu’on enlève son gant
qu’on doit serrer des mains
& c’est pas parce qu’on montauban
qu’on doit descendre agen
j’ai mon nouveau gorille qui grille
son gras sous mes aloufs
pendant que le néant m’étrille
à mort & me rend louf
& yop !… & yop !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La ballade d'Abdallah Geronimo Cohen

avec les radars de sa reum surveillant ses draps mauves
& ses frelons d’écume froissée sur ses claviers d’alcôve
avec ses dieux chromés, ses fusibles hallucinogènes
& ses mitrailleurs albinos sur ses zones érogènes
c’est juste une go qui cache pas ses blêmes
& qui se caresse le placebo sur la dernière rengaine
la ballade d’abdallah geronimo cohen (bis)

avec ses vieux démons, ses vieux tex avery sumériens
qui hantent les hootnannies de ses métamondes souterrains
avec l’insurrection de ses airbags sur sa poitrine
& ses jukebox hurlant dans le labyrinthe de son spleen
c’est juste une go qui cache pas ses blêmes
& qui se caresse le distinguo sur la dernière rengaine
la ballade d’abdallah geronimo cohen (bis)

abdallah geronimo cohen (ter)
était né d’un croisement sur une vieille banquette citroën
de gwendolyn von strudel hitachi dupond levy tchang
& de zorba johnny strogonof garcia m’golo m’golo lang
tous deux de race humaine de nationalité terrienne (bis)
abdallah geronimo cohen (bis)

avec ses doc martens à pointes & son tutu fluo
pour le casting de casse-noisette dans sa version techno
avec son casque obligatoire pour ratisser les feuilles
tombées sur son balcon parmi ses disques durs en deuil
c’est juste une go qui cache pas ses blêmes
& qui se caresse la libido sur la dernière rengaine
la ballade d’abdallah geronimo cohen (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine