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Stalag-tilt

milliards d’étoiles
mettant leurs voiles
carbonisées
soleils factices
fin d’orifices
climatisés
reviens
reviens petite
les stalactites
veulent m’emmurer
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (bis)

les p’tites frangines
des magazines
me laissent leurs clés
& je m’ébranle
dans le chambranle
des pages tournées
… tournez !
reviens
reviens petite
dans ma guérite
érotiser
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Sweet Amanite Phalloïde Queen

pilote aux yeux de gélatine
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d’usage
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)

je suis le captain m’achab
aux ordres d’une beauté-nabab
prima belladona made in
moloch city destroy-machine
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)

amour-amok & paradise
quand elle fumivore ses king-size
dans son antichambre d’azur
avant la séance de torture
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)

je suis le rebelle éclaté
au service de sa majesté
la reine aux désirs écarlates
des galaxies d’amour-pirate
ô sweet amanite phalloïde queen (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Zone chaude, môme

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

je ne sais pas si tu viens d’un continent perdu
ou bien si t’es tombée d’une comète inconnue
mais j’crois qu’il était temps que tu me prennes en main
j’ai cru mourir de froid chez mes contemporains

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

& c’est comme un soupir après 100 triples croches
quand le pianiste s’endort devant son double scotch
dans ces bastringues d’automne où ça brame à minuit
les vieux cerfs encornés dans les bras des ladies

oh chaudes chaudes chaudes !

j’en oublie la moiteur de ces ports tropicaux
où ça sentait la gnôle & chauds les ventres chauds
à chercher le pérou sur ma radio-inca
j’ai trouvé la fréquence que je n’attendais pas

oh chaude !

je ne sais pas si tu viens d’une ville ultramarine
ou bien si tu descends d’une planète androgyne
météorite in love tu vois je vole aussi
en reniflant d’un œil tes bas sur le tapis

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

je vais p’t-être encore attendre avant de mourir d’amour
j’entends des cons qui causent d’un éternel retour
& j’ai pas très envie de repartir à zéro
j’ai pas tout bien compris comme c’est bon quand c’est chaud

ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet

Pulque, mescal y tequila

tombé d’un DC 10 fantôme
sur un aéroport désert
j’ai confié mon âme à un gnome
qui jonglait sous un revolver
puis j’ai pris la première tangente
qui conduit vers les cantinas
où la musique se fait bandante
pour la piéta dolorosa

pulque, mescal y tequila
cuba libre y cerveza
ce soir je serai borracho
hombre, que viva mejico !
borracho ! como no ?

dans le bus pour cuernavaca
j’révise ma tendresse des volcans
hôtel-casino de la selva
le soleil se perd au ponant
& je picole en compagnie
d’un spectre imbibé de strychnine
welcome señor malcolm lowry
sous la lune caustique & sanguine

pulque, mescal y tequila
cuba libre y cerveza
ce soir nous serons borrachos
hombre, que viva mejico !
borracho ! como no ?

jour des morts à oaxaca
près de la tombe n°7
je promène ma calavera
en procession jusqu’aux toilettes
& dans la douceur des latrines
loin des clameurs de la calle
je respire l’odeur alcaline
des relents d’amour périmé

no se puede vivir sin amor (ter)
chinga de su madre
otro cuba libre
borracho ! como no ?

de retour à ténochtitlan
au parc de chapultepec
les singes me balancent des bananes
sur des slogans de fièvre aztèque
& dans ma tristesse animale
d’indien qu’on soûle & qu’on oublie
je m’écroule devant le terminal
des bus à mexico city

pulque, mescal y tequila
cuba libre y cerveza
ce soir je suis el borracho
hombre, un perdido de mejico !
borracho ! como no ?

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Septembre rose

naufragé virtuose
d’un amour clandestin
dans la métamorphose
des embruns souterrains
tu jaillis ruisselant
d’une vague utérine
sur ce ventre brûlant
de tendresse féminine
baby boy…
sweet baby boy
my baby boy (bis)

ton premier cri réveille
de son écho brisé
l’ouragan qui sommeille
dans mes veines oxydées
& nos regards préludent
le jeu de la pudeur
quand par manque d’habitude
on se méfie du bonheur
baby boy…
sweet baby boy
my baby boy (bis)

oh ! my son of the wind
my little wunderkind
oh ! mon septembre rose
d’amour-apothéose
baby boy…

passées les cruautés
du théâtre organique
tu retournes apaisé
vers ta faune onirique
où les miroirs d’automne
reflètent à fleur de flamme
ta jeune écorce d’homme
éclaboussée de femme
baby boy…
sweet baby boy
my baby boy (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet

Precox ejaculator

ne cherche pas d’où vient le vent
ce soir tu t’es trompée d’amant
& l’attaque du fourgon postal
se termine en bataille navale
devant une camomille-tilleul
je te laisse te finir toute seule

le garçon-vipère-vidéo
qui contrôlait tout mon réseau
à sauté sur la minuterie
en câblant la copie-sosie
mais ce que j’en dis tu t’en bats l’œil
je te laisse te finir toute seule

j’voulais t’offrir une nuit d’enfer
7,5 sur l’échelle de Richter
mais j’ai tout donné en bakchich
& je m’en retourne à la niche
la queue basse comme un épagneul
je te laisse te finir toute seule

précox éjaculator
scusi scusi mi amor
précox éjaculator
i am very confiteor

tu m’enverras tes pinkerton
pour m’éplucher tous les neurones
& m’enduire de plumes & de poix
direct au pressing du chinois
un ange passe équipé d’un treuil
je te laisse te finir toute seule

déjà ton syndicat des langues mortes
a cloué une chouette sur ma porte
en m’interdisant désormais
de chanter mes conneries en français
‘intérêt à boucler ma gueule
je te laisse te finir toute seule

précox éjaculator
scusi scusi mi amor
précox éjaculator
i am very confiteor

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Syndrôme albatros

clown masqué décryptant les arcanes de la nuit
dans les eaux troubles & noires des amours-commando
tu croises des regards alourdis par l’oubli
& des ombres affolées sous la terreur des mots
toi qui voulais baiser la terre dans son ghetto
tu en reviens meurtri vidé par sa violence
& tu fuis ce vieux monstre à l’écaille indigo
comme on fuit les cauchemars souterrains de l’enfance
de crise en délirium, de fièvre en mélodrame
franchissant la frontière aux fresques nécrophiles
tu cherches dans les cercles où se perdent les âmes
les amants fous, maudits, couchés sur le grésil
& dans le froid torride des heures écartelées
tu retranscris l’enfer sur la braise de tes gammes
fier de ton déshonneur de poète estropié
tu jouis comme un phénix ivre-mort sous les flammes
puis en busard blessé cerné par les corbeaux
tu remontes vers l’azur, flashant de mille éclats
& malgré les brûlures qui t’écorchent la peau
tu fixes dans les brumes « terra prohibida »
doux chaman en exil interdit de sabbat
tu pressens de là-haut les fastes à venir
comme cette odeur de mort qui précède les combats
& marque le début des vocations martyres
mais loin de ces orages, vibrant de solitude
t’inventes un labyrinthe aux couleurs d’arc-en-ciel
& tu t’en vas couler tes flots d’incertitude
dans la bleue transparence d’un soleil torrentiel
vois la fille océane des vagues providentielles
qui t’appelle dans le vert des cathédrales marines
c’est une fille albatros, ta petite sœur jumelle
qui t’appelle & te veut dans son rêve androgyne

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Affaire Rimbaud

la jambe de rimbaud
de retour à marseille
comme un affreux cargo
chargé d’étrons vermeils
dérive en immondices
à travers les égouts
la beauté fut assise
un soir sur ce genou

horreur harar arthur
& tu l’as injuriée
horreur harar arthur
tu l’as trouvée amère… la beauté ?

une saison en enfer
foudroie l’abyssinie
ô sorcière, ô misère
ô haine, ô guerre voici
le temps des assassins
que tu sponsorisas
en livrant tous tes flingues
au royaume de choa

horreur harar arthur
ô bentley, ô châteaux
horreur harar arthur
quelle âme, arthur… est sans défaut ?

les poètes aujourd’hui
ont la farce plus tranquille
quand ils chantent au profit
des derniers danakil
juste une affaire d’honneur
mouillée de quelques larmes
c’est quand même un des leurs
qui fournissait les armes

horreur harar arthur
t’es vraiment d’outre-tombe
horreur harar arthur
& pas… de commission
horreur harar arthur
& pas de cresson bleu
horreur harar arthur
où la lumière… pleut

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet

Whiskeuses Images Again

vieille copie du terrien-terreur
tirée au ronéochibreur
souvent j’aimerais faire fonctionner
la génération spontanée
comme un pou dans une cage en feu
j’télégraphie mon code foireux
attention traversée d’engins
sur livre des morts européens
oh bloody man !

fatigué des drapeaux en berne
je m’amuse à quitter la caverne
à voir si l’on danse en éveil
dans les particules du soleil
mais j’atterris sur des cols durs
au pied de la mangeuse d’ordures
le cul poisseux dans le caniveau
à baiser mon porte-manteau
oh bloody man !

übermensch ou underdog, man ?

hé ! toi l’animal futurien
toi qu’as bien connu les martiens
t’as p’têt l’horaire des boute-en-train
à quelle heure passe le prochain bar ?
que j’paie une bière à mon clébard
oh bloody man !

certaines nuits j’imagine l’exit
du labyrinthe dans le transit
de 40 milliards de couleurs
se reniflant avec l’œil du cœur
mais je me réveille déglingué
avec un casque sur le nez
& j’ai beau raccorder les fils
j’traîne une vieille caisse marquée fragile
oh bloody man !

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Chambre 2023 (et des poussières)

j’étais caïn junior le fils de belzébuth
chevauchant dans la nuit mes dragons écarlates
& m’arrêtant souvent chez les succubes en rut
j’y buvais le venin dans le creux de leur chatte
& les ptérodactyles me jouaient du trombone
au 14ème sous-sol 42ème couloir
où les anges déchus sous un ciel de carbone
aux heures crépusculaires sodomisent les miroirs

allez roule – roule – lady, roule en moi

& les filles des banshees m’entraînaient dans la brume
& me faisaient ramper devant la lune noire
enivré de pollen & de parfums-bitume
j’ai vu ta dépanneuse garée sur mon trottoir
& depuis je suis là moi le cradingue amant
soufflant dans mon pipeau la chanson d’eurydice
mais méfie-toi miquette je joue contre le vent
pour mieux te polluer avec mes immondices

allez roule – roule – lady, dévaste-moi
allez roule – roule – lady, nullifie-moi
allez roule – roule – lady, engloutis-moi

les néons du drugstore flirtent avec les abîmes
de cette chambre enfumée où brûle ma norma jean
cholest-et-rock-and-roll pour deux cinglés sublimes
dans le chaud maelström de l’érotico-stream

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet