Skip to content

Stalag Tilt

milliards d’étoiles
mettant leurs voiles
carbonisées
soleils factices
fin d’orifices
climatisés
reviens
reviens petite
les stalactites
veulent m’emmurer
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (bis)

les p’tites frangines
des magazines
me laissent leurs clés
& je m’ébranle
dans le chambranle
des pages tournées
… tournez !
reviens
reviens petite
dans ma guérite
érotiser
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Whiskeuses images again

vieille copie du terrien-terreur
tirée au ronéochibreur
souvent j’aimerais faire fonctionner
la génération spontanée
comme un pou dans une cage en feu
j’télégraphie mon code foireux
attention traversée d’engins
sur livre des morts européens
oh bloody man !

fatigué des drapeaux en berne
je m’amuse à quitter la caverne
à voir si l’on danse en éveil
dans les particules du soleil
mais j’atterris sur des cols durs
au pied de la mangeuse d’ordures
le cul poisseux dans le caniveau
à baiser mon porte-manteau
oh bloody man !

übermensch ou underdog, man ?

hé ! toi l’animal futurien
toi qu’as bien connu les martiens
t’as p’têt l’horaire des boute-en-train
à quelle heure passe le prochain bar ?
que j’paie une bière à mon clébard
oh bloody man !

certaines nuits j’imagine l’exit
du labyrinthe dans le transit
de 40 milliards de couleurs
se reniflant avec l’œil du cœur
mais je me réveille déglingué
avec un casque sur le nez
& j’ai beau raccorder les fils
j’traîne une vieille caisse marquée fragile
oh bloody man !

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Nyctalopus Airline

au nom du père, au nom du vice
au nom des rades & des mégots
je lève mon hanap & je glisse
dans mon scaphandre à nébulos
je fly vers la douce atlantide
allumée dans mes courants d’air
je fly vers les chiens translucides
& les licornes aux cheveux verts
& je patrouille dans mon cargo
chez les ovnis du crépuscule
à collimater mes glaviots
dans mon viseur de somnambule
je fly vers les radars au bar
qui me montrent la voie lactée
quand la fée aux yeux de lézard
me plonge dans ses brouillards nacrés
je fly vers la cité-frontière
dans la nuit des villes sans lumière

au nom du père, au nom du vice
au nom des rades & des mégots
je lève ma guinness & je glisse
dans la moiteur des mélancos
je fly vers les parfums tactiles
& vers l’androgyne ovipare
je fly vers l’assassin tranquille
sous mon sourire d’aérogare
& je carbure aux années-lumière
mon astronef dans les rigoles
mes rétrofusées dans la bière
pour la liturgie de la picole
je pars vers le chaos caché
dans les vestiges de ma mémoire
quand je ne sais plus de quel côté
se trouvent mes yeux dans les miroirs
je fly vers la cité-frontière
dans la nuit des villes sans lumière

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Femme de Loth

j’écoute siffler le vent à 11 500 mètres
pendant que ma voisine clignote sur mon vumètre
& j’imagine son cri, ses crimes & ses dentelles…
moi qui me croyais gazé v’là que je déconne pour elle !

météo-sex-appeal en matant la dérive
du sèvres-babylone correspondance ninive
& je change à sodome, à gomorrhe j’ouvre un pack
avant de me tirer de ce putain d’eden-park
ne te retourne pas ! (bis)

j’ai ma bombe à étrons & j’ai mes droits de l’homme
& j’ai ma panoplie de pantin déglingué
& j’ai ces voix débiles qui m’gueulent dans l’hygiaphone :
ne vous retournez pas la facture est salée !

ne te retourne pas ! lady… prends tes distances
la terre joue au bingo sa crise d’adolescence (bis)

nous sommes les naufragés dans cet avion-taxi
avec nos yeux perdus vers d’autres galaxies
nous rêvons d’ascenseurs au bout d’un arc-en-ciel
où nos cerveaux malades sortiraient du sommeil
ne te retourne pas ! (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Buenas noches Jo

morbac ascendant canular
affilié au human fan club
je pousse mon feu sous mon cigare
& me jette au fond du premier pub
la barmaid qui joue marilyn
dans sa layette simili cuir
me fait le plein de gazoline
en me caressant d’un soupir
buenas noches, jo !
buenas noches babe (bis)

puis je descends la rue principale
en suivant les murs de l’asile
ma carte d’handicapé spatial
tendue vers les neuro-missiles
& pendant que les chiens savants
se jouent leur best of the QI
je me tire chez les émigrants
qu’ont des news au tarif de nuit
buenas noches, jo !
buenas noches man (bis)

soudain je t’aperçois petite
entre un flipper & un jukebox
frottant ton cul contre la bite
d’un hologramme de rank xérox
& au moment où la machine
te plaque sur son parking perdant
j’arrache ta fermeture de jean
& m’engouffre dans ton néant…

la tête mouillée entre tes cuisses
& l’œil plombé de nostalgeo
je voudrais rentrer dans ta matrice
comme au vieux temps de ma létargeo
quand je jouais avec la matière
dans la chambre des éprouvettes
au milieu des années-lumière
& du rougeoiement des planètes
buenas noches, jo !
buenas noches babe (ad lib.)

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Un vendredi 13 à 5h

ce sera sans doute le jour de l’immatriculée contraception ou une connerie comme ça… cette année-là exceptionnellement, le 15 août tombera un vendredi 13 & j’apprendrai par radio mongole internationale la nouvelle de cette catastrophe aérienne dans le secteur septentrional de mes hémisphères cérébelleux… là où je mouille mes tankers de lucidité comique les nuits où je descends la dernière avenue du globe en traînant ma tête dans un sac en plastique

un vendredi 13 à 5 heures …/…

ce jour-là je pèterai mon cockpit
dans la barranca del muerto
avec ma terre promise en kit
& ma dysenterie en solo
& les anges de la dernière scène
viendront s’affronter à ma trouille
passeport, visa, contrôle des gènes
& radiographie de ma chtouille

je tomberai comme un numéro
4.21 sur le compteur
nuage glacé à fleur de peau
dans l’étrange ivresse des lenteurs
& pour arroser mon départ
je voudrais que mon corps soit distillé
& qu’on paie à tous les traîne-bars
la der des ders de mes tournées

be still my soul
allez ! couchée mon âme… au pied, tranquille !
be still my soul
tout ira bien… au pied ! couchée… hé, couchée !

je m’écraserai sur oméga
chez les clowns du monde inversé
en suppliant wakan tanka
d’oublier de me réincarner

…/… un vendredi 13 à 5 heures

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet

Chambre 2023 (& des poussières)

j’étais caïn junior le fils de belzébuth
chevauchant dans la nuit mes dragons écarlates
& m’arrêtant souvent chez les succubes en rut
j’y buvais le venin dans le creux de leur chatte
& les ptérodactyles me jouaient du trombone
au 14ème sous-sol 42ème couloir
où les anges déchus sous un ciel de carbone
aux heures crépusculaires sodomisent les miroirs

allez roule – roule – lady, roule en moi

& les filles des banshees m’entraînaient dans la brume
& me faisaient ramper devant la lune noire
enivré de pollen & de parfums-bitume
j’ai vu ta dépanneuse garée sur mon trottoir
& depuis je suis là moi le cradingue amant
soufflant dans mon pipeau la chanson d’eurydice
mais méfie-toi miquette je joue contre le vent
pour mieux te polluer avec mes immondices

allez roule – roule – lady, dévaste-moi
allez roule – roule – lady, nullifie-moi
allez roule – roule – lady, engloutis-moi

les néons du drugstore flirtent avec les abîmes
de cette chambre enfumée où brûle ma norma jean
cholest-et-rock-and-roll pour deux cinglés sublimes
dans le chaud maelström de l’érotico-stream

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet