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1979-Album-AutorisationDelirer

Autorisation de délirer

1979

01.

La vierge au dodge 51

Paroles
02.

Court-métrage

Paroles
03.

La môme kaléidoscope

Paroles
04.

L'homme politique, le roll-mops et la cuve à mazout

Paroles
05.

Variations autour du complexe d'Icare

Paroles
06.

Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs)

Paroles
07.

La queue

Paroles
08.

Dernière station avant l'autoroute

Paroles
09.

Rock-autopsie

Paroles
10.

Autorisation de délirer

Paroles
11.

Alligators 427

Paroles
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La vierge au dodge 51

ce matin le marchand de coco n’est pas passé & au lieu de se rendre à l’école tous les vieillards se sont amusés à casser des huîtres sur le rebord du trottoir avec des démonte-pneus… sur ma porte j’ai marqué : absent pour la journée ! dehors il fait mauvais, il pleut des chats & des chiens… les cinémas sont fermés, c’est la grève des clowns… alors je reste à la fenêtre à regarder passer les camions militaires… puis je décroche le téléphone & je regarde les postières par le trou de l’écouteur

tu as la splendeur d’un enterrement de première classe (bis) & moi j’suis timide comme un enfant mort-né (bis) oh, timide ! oh, mort-né ! dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent & que tu les prennes sur la gueule… je t’aime, je t’aime, je t’aime ! & je t’offre ma vie & je t’offre mon corps, mon casier judiciaire & mon béribéri, je t’aime !

ce matin les enfants ont cassé leurs vélos avant de se jeter sous les tramways n°1, n°4, n°10, n°12, n°30, 51, 62, 80, 82, 90, 95, 101, 106 et 1095 (qui gagne un lavabo en porcelaine) ! en sautant de mon lit j’ai compté les morceaux… c’est alors que j’ai vu le regard inhumain de ton amant maudit qui me lorgnait comme une bête à travers les pales du ventilateur tout en te faisant l’amour dans une baignoire remplie de choucroute garnie

tu as la splendeur d’un enterrement de première classe (bis) & moi j’suis timide comme un enfant mort-né (bis) oh, timide ! oh, mort-né ! dans x temps il se peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent & que tu les prennes sur la gueule… je t’aime, je t’aime, je t’aime ! & je t’offre ma vie & je t’offre mon corps, mon casier judiciaire & mon béribéri, je t’aime !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Court-métrage

comme dans un film américain
elle est descendue à 9 heures
de sa voiture décapotable
elle a dîné d’un hamburger
& d’un ice-cream jambon-banane
comme dans un film américain
je m’suis allumé du cigare
j’ai travaillé sous mon chapeau
en me disant mon vieil edgar
c’te nana tu l’as dans la peau
comme dans un film américain

comme dans un film américain
dans son rocking-chair ségalot
elle a pris un cocktail indien
en croisant les jambes si haut
qu’on lui voyait le bout des seins
comme dans un film américain
je m’approchai d’elle à pas de loup
je lui ai dit : baby i love you !
elle m’a répondou :
mais moi je t’emmerde !
tout comme dans un film français

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La môme kaléidoscope

j’suis la môme kaléidoscope
celle qui faisait son numéro
tous les soirs devant le jukebox
pour les beaux dollars des gogos
j’avais tous les macs à mes pieds
& tous les clients qui lorgnaient
j’étais la reine du pavé
& l’oseille ça dégringolait
mais l’ombre des plaisirs s’enfuit
toujours plus loin vers l’inconnu
on m’a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d’invendus

j’suis la môme kaléidoscope
c’est moi qu’je faisais le trottoir d’en face
du temps où j’avais dans le carrosse
une chatte qu’était pas radada
& je carburais du siphon
à détraquer tous les gravos
qui venaient s’faire graisser leur oignon
avant de replonger au boulot
mais la brume est tombée trop vite
en oubliant les chats perdus
on m’a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d’invendus

j’suis la môme kaléidoscope
j’avais des robes à 200 sacs
& c’était pas dans le viandox
qu’on pouvait me voir planquer mon trac
j’en ai connu des gigolos
qu’en pinçaient maxi pour mes miches
qui m’offraient la vie de château
& le foie gras dans mes sandwiches
mais les pavots se sont flétris
dans les champs du dernier salut
on m’a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d’invendus

j’suis la môme kaléidoscope
j’avais des actions dans le bitume
mais j’taillais même celle du clodo
qu’avait jamais l’ombre d’une thune
j’étais la Sainte Vierge des paumés
la p’tite infirmière des fantômes
je raccommodais les yeux crevés
je rafistolais les chromosomes
mais le passé n’a pas d’amis
quand il vient lécher les statues
on m’a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d’invendus

j’suis la môme kaléidoscope
mais j’ai plus de couleur à la peau
les mecs m’ont sucée jusqu’à l’os
sans même me lâcher du magot
j’habite rue des amours lynchées
& je peux voir de mon grabat
d’autres mômes se faire défoncer
pour des clopes & de la coca
tu peux venir là où je suis
l’ennui c’est que je ne suis plus
on m’a reléguée dans la nuit
au milieu des vieux tas d’invendus

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

L'homme politique, le roll-mops et la cuve à mazout

tu redescends chez ton opium
y retrouver tes sœurs perdues
tes chimpanzés qui nous déloquent
dans tes pissotières du salut
chez les vieilles qui trafiquent le spleen
t’as bouffé tes nerfs & tes nuits
& maintenant tu cherches une combine
pour domestiquer nos envies
oh papa ! t’as encore frisé l’overdose
tellement le pouvoir, ça te shoote
t’es aussi coincé qu’un rollmops
tombé dans une cuve à mazout

tes militants parcourent les foires
tournant leur orgue à rédemption
mais coincés dans cette vieille histoire
à quoi nous servent tant d’illusions ?
moïse qui a perdu la foi
joue le veau d’or au strip-poker
& jésus descend de sa croix
en faisant claquer sa portière
oh papa ! tes militants réclament leur dose
t’as qu’à leur montrer tes biroutes
t’es aussi coincé qu’un rollmops
tombé dans une cuve à mazout

tu redescends la même rue
la même histoire, le même jeu
les maîtres des voies sans issues
t’ont offert un combat foireux
à quoi bon contrôler le vent
quand il souffle sur les musées ?
t’es comme une godasse d’émigrant
au milieu d’un bouquet fané
oh papa ! tu tournes en rond dans ta psychose
t’es qu’un dealer de black-out
t’es aussi coincé qu’un rollmops
tombé dans une cuve à mazout

te voilà chez les suburbains
bouffon d’une reine sanguinaire
avec le masque de caïn
& les doigts sur un revolver
& tu remets ta panoplie
d’équarisseur intérimaire
t’immoles pour nous iphigénie
aux rayons des soupes populaires
oh papa ! y’a du sang chez les meinhof
mais ton pouvoir laisse aucun doute
t’es aussi coincé qu’un rollmops
tombé dans une cuve à mazout
oh papa ! y’a du sang chez les meinhof
mais fais gaffe à la dernière goutte
t’es aussi coincé qu’un rollmops
tombé dans une cuve à mazout
oh papa ! y’a du sang chez les meinhof
mais fais gaffe à la dernière goutte
on est des milliers dans nos boxes
à te préparer la déroute
oh papa…

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Variations autour du complexe d'Icare

j’ai oublié mon cerveau dans mon cartable au fond de l’auto …/… maman, maman …/… cours vite me le chercher …/… je suis perdu sans …/… je suis perdu sans …/… je perds du sang …/… qu’est-ce qui m’arrive ? …/… je perds mon sang …/… je perds mon sang-froid …/… j’ai froid …/… froid …/… je n’aurais pas dû aller à l’école aujourd’hui …/… ils m’ont encore battu …/… ils m’ont encore battu …/… ils m’ont encore battu …/… battu …/… battu …/… bat-tu bats le tapis, hein ? …/… tu bats le tapis ? …/… oh ! …/… le tapis s’envole …/… le tapis s’envole …/… je suis sur le tapis …/… je vole …/… je vole …/… maman, maman, regarde ! …/… je vole …/… maman, maman, regarde ! …/… adieu maman…

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs)

y’a ta mère qui m’attend avec une mitrailleuse
je ne peux plus m’enfuir les WC sont bouchés
j’aurais encore aimé franchir ta nébuleuse
mais ton corps est cousu de fils blancs barbelés

oh bébé ! dépêche-toi d’te rhabiller
bébé ! toute ta famille est speedée
bébé ! fais gaffe aux retombées
ça va cartonner ! (bis)

y’a ton beauf qu’est revenu dans sa tenue léopard
avec tous ses copains armés jusqu’au nombril
on voit qu’ils sont heureux de ressortir leurs pétards
ça doit leur rappeler le bon temps de l’algérie

oh bébé ! dépêche-toi d’te rhabiller
bébé ! toute ta famille est speedée
bébé ! fais gaffe aux retombées
ça va cartonner ! (bis)

maintenant voilà ton père déguisé en indien
avec une plume dans le fion & ses cartes d’indochine
s’il veut refaire sur moi ce qu’il a fait au tonkin
bientôt je ne serai plus qu’une vieille tache d’hémoglobine

oh bébé ! dépêche-toi d’te rhabiller
bébé ! toute ta famille est speedée
bébé ! fais gaffe aux retombées
ça va cartonner ! (bis)

déjà tous tes voisins entonnent le te deum
ne tire pas la chasse d’eau on va se faire repérer
passe moi plutôt le bickford qu’est planqué dans ton chewing-gum
& maintenant tiens-toi bien on va tout faire sauter

oh bébé ! dépêche-toi d’te rhabiller
bébé ! toute ta famille est speedée
bébé ! fais gaffe aux retombées
ça va cartonner ! (bis)

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

La queue

j’ai fait la queue à la soupe populaire
j’ai fait la queue devant les pissotières
j’ai fait la queue dans les petits coins pervers
avec ma réduction étudiant-militaire
j’en ai ma claque de faire la queue (bis)
j’ai fait la queue avec mon sac à dos
chez les t’as-pas-100-balles, chez les babas-schizos
j’ai fait la queue pour jouer les héros
avec mon casque à pointe & mes pinces à vélo
j’en ai ma claque de faire la queue (bis)
alors je me mets à rêver
que j’suis un slip de carmélite
que personne ne peut me toucher
sans se noyer dans l’eau bénite

j’ai fait la queue pour être solidaire
de bastille à nation, par devant par derrière
j’ai fait la queue avec la france entière
avec le samedi soir le touche-touche hebdomadaire
j’en ai ma claque de faire la queue (bis)
j’ai fait la queue avec mon numéro
ma bagnole & mon chien, ma femme & mon frigo
j’ai fait la queue chez mon papa-psycho
qui m’aide à faire la queue chez mon alter-ego
j’en ai ma claque de faire la queue (bis)
alors je rêve d’être un fusil
un bazooka, un bombardier
ou bien encore un champ de mine
où tu viendrais te faire sauter

j’ai fait la queue pour chercher la lumière
chez darty, chez moon, chez glücksmann & chez jobert
j’ai fait la queue pour chauffer ma cuillère
avec le désir fou d’être enfin solitaire
j’en ai ma claque de faire la queue (bis)
alors je rêve d’être un tombeau
avec des lumières tamisées
où je pourrais compter mes os
en attendant l’éternité
oh oui ! je rêve d’être un tombeau
avec des lumières tamisées
où je pourrais compter mes os
en attendant l’éternité

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Dernière station avant l'autoroute

on s’est aimé dans les maïs
t’en souviens-tu, mon anaïs ?
le ciel était couleur de pomme
& l’on mâchait le même chewing-gum

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Rock-autopsie

quelque part sur la sixty-one abraham s’est flingué
en voyant dieu sur sa guitare complètement défoncé
mais le guignol au tambourin doublé des mômes 12 & 35
n’arrive même plus à jouer : baby ça vient ne change pas de joint !
satan va plus chez mick jagger voir ses admiratrices
bouffer la bidoche de leurs mères dans des tubes en plastique
au dernier banquet des zonards j’ai failli m’étrangler
quand j’y ai vu lady jane au bras d’un prêtre ouvrier
veuillez parler à mon flipper, mon jukebox est malade…
oh, yeah !

les beatles ont bouffé leur pomme en se grattant le nœud
pendant que lady madonna suçait le marchand d’œufs
mais qui donc a dit à lucy qu’on a besoin d’amour
c’est en s’tapant de vieux rassis que beethoven devint sourd
qui donc peut me dire « qui est qui ? » in my generation
c’est-y-toi monseigneur lefèbvre ou c’est toi pete townsend ?
quand on descendait liverpool debout sur nos scooters
paraît que la reine bandait en reprenant du camembert
veuillez parler à mon flipper, mon jukebox est malade…
oh, yeah !

manhattan ou berlin pas même une chatte sur le trottoir
lou reed a dérapé sur la peau d’un revendeur noir
mais les mecs de son fan-club se sont encore sentis frustrés
quand ils ont su qu’loulou mettait de l’eau dans son LSD
les requins du showbiz ont enterré l’enfant vaudou
j’ai retrouvé son médiator qui traînait dans la boue
paraît que son remplaçant est un vieux soliste manchot
qui joue de la pedal steel avec sa pompe à vélo
veuillez parler à mon flipper, mon jukebox est malade…
oh, yeah !

grand-mère va plus au père lachaise pleurer sur morrison
avec ses melody maker elle fait des paillassons
mais elle m’a dit qu’elle irait bien se taper du friskies
au prochain festival de colombey-les-deux-églises
mon beauf ne veut plus jouer love me tender sur sa fender
& je suis trop crevé pour faire la partoche à ma sœur
alors je reste à la maison sur du traditionnel
avec de vieux bouseux qu’essaient de jouer carol sur une vielle
veuillez parler à mon flipper, mon jukebox est malade…
oh, yeah !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine

Autorisation de délirer

nous voilà de nouveau branchés sur le hasard avec des générateurs diesel à la place du cœur & des pompes refoulantes au niveau des idées …/… le vent souffle à travers nos crânes ITT océanic couleurs ! …/… à la page 144 de leur programme, la petite covergirl emballée sous cellophane s’envoie en l’air à l’ajax WC ! …/… orgie de silence & de propreté où celui qui aurait encore quelque chose à dire préfère se taire plutôt que d’avoir à utiliser leurs formulaires d’autorisation de délirer …/… demain, nous reviendrons avec des révolvers au bout de nos yeux morts…

Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Alain Carbonare

Alligators 427

alligators 427
aux ailes de cachemire-safran
je grille ma dernière cigarette
je vous attends
sur cette autoroute hystérique
qui nous conduit chez les mutants
j’ai troqué mon cœur contre une trique
je vous attends
je sais que vous avez la beauté destructive
& le sourire vainqueur jusqu’au dernier soupir
je sais que vos mâchoires distillent l’agonie
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
à la queue de zinc et de sang
je m’tape une petite reniflette
je vous attends
dans cet étrange carnaval
on a vendu l’homo sapiens
pour racheter du néandertal
je vous attends
& les manufactures ont beau se recycler
y’aura jamais assez de morphine pour tout le monde
surtout qu’à ce qu’on dit vous aimez faire durer
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
aux longs regards phosphorescents
je mouche mon nez, remonte mes chaussettes
je vous attends
& je bloque mes lendemains
je sais que les mouches s’apprêtent
autour des tables du festin
je vous attends
& j’attends que se dressent vos prochains charniers
j’ai raté l’autre guerre pour la photographie
j’espère que vos macchabes seront bien faisandés
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
aux crocs venimeux & gluants
je donne un coup de brosse à mon squelette
je vous attends
l’idiot du village fait la queue
& tend sa carte d’adhérent
pour prendre place dans le grand feu
je vous attends
j’entends siffler le vent au-dessus des calvaires
& je vois les vampires sortir de leurs cercueils
pour venir saluer les anges nucléaires
moi je vous dis bravo & vive la mort !

alligators 427
aux griffes d’or & de diamant
je sais que la cigüe est prête
je vous attends
je sais que dans votre alchimie
l’atome ça vaut des travellers-chèques
& ça suffit comme alibi
je vous attends
à l’ombre de vos centrales je crache mon cancer
je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose
je sais que mes enfants s’appelleront vers de terre
moi je vous dis bravo et vive la mort !

alligators 427
au cerveau de jaspe & d’argent
il est temps de sonner la fête
je vous attends
vous avez le goût du grand art
& sur mon compteur électrique
j’ai le portrait du prince-ringard
je vous attends
je sais que désormais vivre est un calembour
la mort est devenue un état permanent
le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours
moi je vous dis bravo et vive la mort !

Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine