coincé entre deux bidons d’huile
dans ce motel désaffecté
j’prends des notes sur la chute des tuiles
& sur les corps coagulés
‘cause les ramoneurs du racket
m’ont passé à l’attendrisseur
j’ai trois tonnes de trous dans la tête
& un tomahawk sur le cœur
dies olé sparadrap joey
doucement les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner !
j’filais cette môme un peu mariole
qui frimait dans sa studebaker
mais j’ai dû forcer sur la gnôle
au lieu de bosser mon bullworker
j’me suis retrouvé au chaparral
ce rade où rôdent les rattlesnakes
entre de fausses lauren bacall
& des bogart à moitié cake
dies olé sparadrap joey
doucement les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner !
la suite m’a laissé amnésique
j’ai coulé dans mon bathyscaphe
sous des uppercuts olympiques
qui m’défonçaient le sismographe…
j’ai récupéré ma carcasse
dans une piaule de cette taule en ruine
où ça renifle la vieille radasse
qui met du gasoil dans son gin
si un jour je retrouve la mémoire
& deux-trois bières pour ma moquette
je balancerai à la série noire
un truc à faire chialer hammett
dies olé sparadrap joey
doucement les filles faut pas flipper
la bidoche est faite pour saigner !
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme
je ne sais pas si tu viens d’un continent perdu
ou bien si t’es tombée d’une comète inconnue
mais j’crois qu’il était temps que tu me prennes en main
j’ai cru mourir de froid chez mes contemporains
ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme
& c’est comme un soupir après 100 triples croches
quand le pianiste s’endort devant son double scotch
dans ces bastringues d’automne où ça brame à minuit
les vieux cerfs encornés dans les bras des ladies
oh chaudes chaudes chaudes !
j’en oublie la moiteur de ces ports tropicaux
où ça sentait la gnôle & chauds les ventres chauds
à chercher le pérou sur ma radio-inca
j’ai trouvé la fréquence que je n’attendais pas
oh chaude !
je ne sais pas si tu viens d’une ville ultramarine
ou bien si tu descends d’une planète androgyne
météorite in love tu vois je vole aussi
en reniflant d’un œil tes bas sur le tapis
ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme
je vais p’t-être encore attendre avant de mourir d’amour
j’entends des cons qui causent d’un éternel retour
& j’ai pas très envie de repartir à zéro
j’ai pas tout bien compris comme c’est bon quand c’est chaud
ta zone est chaude, môme (bis)
ta zone est chaude chaude chaude
ta zone est chaude, môme
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet
ne cherche pas d’où vient le vent
ce soir tu t’es trompée d’amant
& l’attaque du fourgon postal
se termine en bataille navale
devant une camomille-tilleul
je te laisse te finir toute seule
le garçon-vipère-vidéo
qui contrôlait tout mon réseau
à sauté sur la minuterie
en câblant la copie-sosie
mais ce que j’en dis tu t’en bats l’œil
je te laisse te finir toute seule
j’voulais t’offrir une nuit d’enfer
7,5 sur l’échelle de Richter
mais j’ai tout donné en bakchich
& je m’en retourne à la niche
la queue basse comme un épagneul
je te laisse te finir toute seule
précox éjaculator
scusi scusi mi amor
précox éjaculator
i am very confiteor
tu m’enverras tes pinkerton
pour m’éplucher tous les neurones
& m’enduire de plumes & de poix
direct au pressing du chinois
un ange passe équipé d’un treuil
je te laisse te finir toute seule
déjà ton syndicat des langues mortes
a cloué une chouette sur ma porte
en m’interdisant désormais
de chanter mes conneries en français
‘intérêt à boucler ma gueule
je te laisse te finir toute seule
précox éjaculator
scusi scusi mi amor
précox éjaculator
i am very confiteor
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
cette histoire est encore une légende
quand j’étais dans la narine narchande
je vendais de beaux bigoudis-mousse
des mickeys, des babouches
des flingues & des cartouches
dans la savane & dans la brousse
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
la jambe de rimbaud
de retour à marseille
comme un affreux cargo
chargé d’étrons vermeils
dérive en immondices
à travers les égouts
la beauté fut assise
un soir sur ce genou
horreur harar arthur
& tu l’as injuriée
horreur harar arthur
tu l’as trouvée amère… la beauté ?
une saison en enfer
foudroie l’abyssinie
ô sorcière, ô misère
ô haine, ô guerre voici
le temps des assassins
que tu sponsorisas
en livrant tous tes flingues
au royaume de choa
horreur harar arthur
ô bentley, ô châteaux
horreur harar arthur
quelle âme, arthur… est sans défaut ?
les poètes aujourd’hui
ont la farce plus tranquille
quand ils chantent au profit
des derniers danakil
juste une affaire d’honneur
mouillée de quelques larmes
c’est quand même un des leurs
qui fournissait les armes
horreur harar arthur
t’es vraiment d’outre-tombe
horreur harar arthur
& pas… de commission
horreur harar arthur
& pas de cresson bleu
horreur harar arthur
où la lumière… pleut
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet
15 milliards d’années sont passées
depuis cette affaire de big bang
vieux singe au cœur fossilisé
j’ai des rhumatismes à ma gangue
avec mon parachute en torche
& ma gueule de caterpillar
paraît que je viens d’une catastrophe
mais les dieux sont pas très bavards
bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
bipède à station verticale
parfois… parfois…
j’ai la nostalgie de la gadoue !
malgré le computeur central
qui veille sur la zoo-clinique
je suis l’animal bluesymental
aux vieux relents d’amour gothique
j’tombe amoureux des éprouvettes
avec lesquelles je dois flirter
pour l’usine de stupre en paillettes
qui garantit mon pédigrée
bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
bipède à station verticale
la nuit je fouille les no man’s lands
comme un hibou décérébré
cherchant le message d’un atlante
ou la formule d’un initié
câblé sur x moins zéro
à l’heure des infos galactiques
je mets mon badge « ecce homo »
& j’suis fier d’être un con cosmique
bipède à station verticale
toujours faut se tenir debout
bipède à station verticale
parfois… parfois…
j’ai la nostalgie de la gadoue !
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
pilote aux yeux de gélatine
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d’usage
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)
je suis le captain m’achab
aux ordres d’une beauté-nabab
prima belladona made in
moloch city destroy-machine
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)
amour-amok & paradise
quand elle fumivore ses king-size
dans son antichambre d’azur
avant la séance de torture
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)
je suis le rebelle éclaté
au service de sa majesté
la reine aux désirs écarlates
des galaxies d’amour-pirate
ô sweet amanite phalloïde queen (ad lib.)
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
clochard à buzenval-station
ou à rockabilly-picpus
tu cuis ton cœur au bourre-couillon
& l’offre aux filles des abribus
pochtron 24 heures sur 24
joyeux bignole de l’inferno
tu fais tes rallyes de 4×4
dans les égouts de nos cerveaux
diogène, je te salue !
glaireux blaireau
diogène, je te salue !
héros de la classe moins zéro
& tu rigoles des histrions
qui cherchent dans l’opera mundi
le succès-sucette à crampons
qui nous fera goder pour la nuit
pinocchios des arts médaillés
stropias du mérite rock’n’roll
docteurs honoris variété
branlés à blanc par la gloriole
diogène, je te salue !
glaireux blaireau
diogène, je te salue !
héros de la classe moins zéro
trop lessivé pour faire le beau
avec ces pitres besogneux
& l’cœur trop niqué, trop pseudo
pour te prendre encore au sérieux
tu viens rêver sous les glaviots
ricanant putois solitaire
& me faire vibrer de tes rots
& de tes rires crépusculaires
diogène, je te salue !
glaireux blaireau
diogène, je te salue !
héros de la classe moins zéro
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
hé mec !
voici les photos de nos routes
prises d’avion par nuit de brouillard
dans ce vieux catalogue des doutes
aux pages moisies par le hasard
à toujours vouloir être ailleurs
pyromanes de nos têtes brûlées
on confond les battements du cœur
avec nos diesels encrassés
à toujours voir la paille plantée
dans la narine de son voisin
on oublie la poutre embusquée
qui va nous tomber sur les reins
& on pousse à fond les moteurs
à s’en faire péter les turbines
c’est tellement classe d’être loser
surtout les matins où ça winne
bourlinguer… errer… errer humanum est (bis)
toujours plus loin à fond la caisse
& toujours toujours plus d’ivresse
oh yes, always ! on the road again man (bis)
on the road again man !
gauguin sans toile & sans pinceau
revisité en bardamu
ou bien en cortès ou corto
aventuriers des graals perdus
on fait nankin-ouagadougou
pour apprendre le volapük
& on se retrouve comme kangourou
dans un zoo qui prend les TUC
bourlinguer… errer… errer humanum est (bis)
aplatis comme de vieilles pizzas
lâchées d’un soyouz en détresse
on cherche une nova cognita
avec un bar & de la tendresse
mais trop speedés pour les douceurs
on balance vite les p’tites frangines
pas prendre pour un courrier du cœur
les pulsions des glandes endocrines
bourlinguer… errer… errer humanum est (bis)
toujours plus loin à fond la caisse
& toujours toujours plus d’ivresse
oh yes, always ! on the road again man (bis)
on the road again man !
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet