elle descendait de la montagne
sur un chariot chargé de paille
sur un chariot chargé de foin
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (bis)
ben nous on était cinq chômeurs
à s’lamenter sur notre malheur
en se disant qu’on se taperait bien
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
v’là qu’elle nous voit vers les murailles
& qu’elle nous fait : coucou les gens !
la fille du coupeur de joints (bis)
ben v’là qu’elle nous prend par la taille
puis qu’elle nous emmène sur sa paille
elle nous fait le coup du zeppelin
la fille du coupeur de joints (bis)
ben nous on était cinq chômeurs
à s’payer une tranche de bonheur
une tranche de tagada tsoin-tsoin
la fille du coupeur de joints (bis)
quand on eut passé la ferraille
elle nous fit fumer de sa paille
sacré bon dieu que c’était bien
la fille du coupeur de joints (bis)
plus question de chercher du travail
on pédalait dans les nuages
au milieu des petits lapins
la fille du coupeur de joints (bis)
elle descendait de la montagne
en chantant une chanson paillarde
une chanson de collégien
la fille du coupeur de joints (ad lib.)
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
pauvre petite fille sans nourrice
arrachée du soleil
il pleut toujours sur ta valise
& t’as mal aux oneilles
tu zones toujours entre deux durs
entre deux SOS
tu veux jouer ton aventure
mais t’en crèves au réveil
tu fais toujours semblant de rien
tu craques ta mélanco
de 4 à 5 heures du matin
au fond des caboulots
& tu remontes à contrecœur
l’escalier de service
tu voudrais qu’y ait des ascenseurs
au fond des précipices
oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se broutent
oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se mouchent
dans la soute à cartouches…
maintenant tu m’offres tes carences
tu cherches un préambule
quelque chose qui nous foute en transe
qui fasse mousser nos bulles
mais si t’as peur de nos silences
reprends ta latitude
il est minuit sur ma fréquence
& j’ai mal aux globules
oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se broutent
oh ! mais laisse allumé bébé
y’a personne au contrôle
& les dieux du radar sont tous out
& toussent & se touchent & se poussent
& se foutent & se mouchent
dans la soute à cartouches…
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
mon blues a déjanté sur ton corps animal
dans cette chambre où les nuits durent pas plus d’un quart d’heure
juste après le péage assurer l’extra-ball
& remettre à zéro l’aiguille sur le compteur
ton blues a dérapé sur mon corps de chacal
dans cet hôtel paumé aux murs glacés d’ennui
& pendant que le lit croise l’aéropostale
tu me dis : reprends ton fric aujourd’hui c’est gratuit
lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille
tu m’arraches mon armure dans un geste un peu lourd
en me disant : reviens maintenant je te connais
tu m’rappelles mes amants rue barrée à hambourg
quand j’étais l’orpheline aux yeux de feu-follet
tu m’rappelles mes amants perdus dans la tempête
avec le cœur-naufrage au bout des bars de nuit
& tu me dis : reviens je suis ton jour de fête
reviens jouir mon amour dans ma bouche-agonie
lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille
le blues a dégrafé nos cœurs de cannibales
dans ce drame un peu triste où meurent tous les shakespeare
le rouge de nos viandes sur le noir sidéral
le rouge de nos désirs sur l’envers de nos cuirs
& je te dis : reviens maintenant c’est mon tour
de t’offrir le voyage pour les galapagos
& je te dis : reviens on s’en va mon amour
recoller du soleil sur nos ailes d’albatros
lorelei ! lorelei !
ne me lâche pas j’ai mon train qui déraille
lorelei ! lorelei !
& j’suis comme un cobaye qu’a sniffé toute sa paille
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
la terre est un macdo recouvert de ketchup
où l’homo cannibale fait des gloups & des beurps
où les clowns en treillis font gémir la musique
entre les staccatos des armes automatiques
j’y suis né d’une vidange de carter séminal
dans le garage intime d’une fleur sentimentale
quand j’ai ouvert les yeux la lumière vagabonde
filait à 300 000 kilomètres à la seconde
j’ai failli me tirer mais j’ai fait bof areuh
j’suis qu’un intérimaire dans la continuité de l’espèce & coucou beuh
… coucou beuh !
542 lunes & 7 jours environ
que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes & 7 jours environ
& tu vois mon amour, j’suis toujours aussi con
une fille dans chaque port & un porc qui sommeille
dans chaque salaud qui rêve d’une crampette au soleil
& les meufs ça couinait juteuses & parfumées
dans le bleu carnaval des printemps cutanés
j’en ai connu des chaudes à la bouche animale
à genoux dans les toilettes ou dans la sciure des stalles
hélas pour mon malheur j’en ai connu des pires
qui voulaient que j’leur cause en mourant d’un soupir
& puis je t’ai connue mais j’vais pas trop charrier
attendu que je suis lâche & que ton flingue est chargé
oh ma sweet yéyéyé ! sweet lady !
542 lunes & 7 jours environ
que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes & 7 jours environ
& tu vois mon amour, j’suis toujours aussi con
la geisha funéraire s’tape des rassis crémeux
chaque fois que j’raye un jour d’une croix sur mon pieu
pourtant j’contrôle mes viandes, je surveille mes systoles
& me tiens à l’écart des odeurs de formol
mais un jour faut partir & finir aux enchères
entre les gants stériles d’une sœur hospitalière
& je me vois déjà guignol au petit matin
traînant mon vieux flight-case dans le cimetière des chiens
oh meine kleine mutter mehr licht !
542 lunes & 7 jours environ
que je traîne ma carlingue dans ce siècle marron
542 lunes & 7 jours environ
& tu vois mon amour, j’suis toujours aussi con
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
scandale mélancolique
sentiments discordants
le parme des colchiques
rend le ciel aveuglant
la beauté de l’ennui
dans la nuit qui bourdonne
a la galeuse féerie
des crépuscules d’automne
scandale mélancolique
les morts parlent en dormant
& leurs cris oniriques
traversent nos écrans
vieil écho sibyllin
qui bogue entre deux mails
avec des mots fusains
sous le flou des pastels
de la folie des ombres
à l’alchimie des heures
on se perd dans le nombre
infini des rumeurs
c’est juste une pénombre
au fond de la douleur
c’est juste un coin trop sombre
au bout d’un autre ailleurs (bis)
scandale mélancolique
ivres & gorgées de sang
les démones antiques
jouent avec nos enfants
de vénéneux parfums
en chimériques errances
l’éternel rêve humain
a le charme un peu rance
de la folie des ombres
à l’alchimie des heures
on se perd dans le nombre
infini des rumeurs
c’est juste une pénombre
au fond de la douleur
c’est juste un coin trop sombre
au bout d’un autre ailleurs (bis)
scandale mélancolique
à l’ouest du néant
dans leur marbre gothique
besognées par le temps
les reines immortelles
ont le silence austère
des mères qui nous rappellent
sous leur lingerie de pierre
de la folie des ombres
à l’alchimie des heures
on se perd dans le nombre
infini des rumeurs
c’est juste une pénombre
au fond de la douleur
c’est juste un coin trop sombre
au bout d’un autre ailleurs (bis)
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Frédéric Lo
l’infirmier de minuit distribue le cyanure
& demande à noé si le charter est prêt :
hé mec ! il manque encore les ours & les clônures
mais les poux sont en rut, faut décoller pas vrai ?
& les voilà partis vers d’autres aventures
vers les flèches où les fleurs flashent avec la folie
& moi je reste assis, les poumons dans la sciure
à filer mes temps morts à la mélancolie
soleil ! soleil !
n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?
paraît que mon sorcier m’attend à chihuahua
ou bien dans un clandé brumeux de singapour
mais j’traîne les PMU avec ma gueule de bois
en rêvant que la barmaid viendra me causer d’amour
& j’tombe sur l’autre chinetoque dans cette soute à proxos
qui me dit : viens prendre un verre tu m’as l’air fatigué
laisse tomber ta cuti, deviens ton mécano
c’est depuis le début du monde que l’homme s’est déchiré
soleil ! soleil !
n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?
râ !… rat !… râ !
adieu gary cooper ! adieu che guevara !
on se fait des idoles pour planquer nos moignons
maintenant le vent s’engouffre dans les nirvânas
& nous sommes prisonniers de nos regards bidon
les monstres galactiques projettent nos bégaiements
sur les murs de la sphère où nous rêvons d’amour
mais dans les souterrains les rêveurs sont perdants
serions-nous condamnés à nous sentir trop lourds ?
soleil ! soleil !
n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
& les roses de l’été
sont souvent aussi noires
que les charmes exhalés
dans nos trous de mémoire
les vaccins de la vie
sur les bleus de nos cœurs
ont la mélancolie
des sols bémols mineurs
pour un temps d’amour
tant de haine en retour
quelques froides statues
aux pieds des sycomores
rappellent un jamais plus
avec le nom des morts
un oiseau de chagrin
dans le ciel assombri
chante un nouveau matin
sur des ruines en bosnie
pour un temps d’amour
tant de haine en retour
je visionne les miroirs
de ces vies déchirées
maintenant que le soir
ne cesse de tomber
& ma colère qui monte
& ma haine accrochée
au-dessus de ces tombes
où je n’ose pas cracher
pour un temps d’amour
tant de haine en retour
d’autres salauds cosmiques
s’enivrent à bételgeuse
dans les chants magnétiques
des putains nébuleuses
l’humain peut disparaître
& son monde avec lui
qu’est-ce que la planète terre
dans l’œil d’un rat maudit ?
pour un temps d’amour
tant de haine en retour
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
les dingues & les paumés jouent avec leurs manies
dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
& quand leurs monstres crient trop près de la sortie
ils accouchent des scorpions & pleurent des mandragores
& leurs aéroports se transforment en bunkers
à quatre heures du matin derrière un téléphone
quand leurs voix qui s’appellent se changent en revolvers
& s’invitent à calter en se gueulant : come on !
les dingues & les paumés se cherchent sous la pluie
& se font boire le sang de leurs visions perdues
& dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie
ils voient se dérouler la fin d’une inconnue
ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine
crachant l’amour-folie de leurs nuits-métropoles
ils croient voir venir dieu ils relisent hölderlin
& retombent dans leurs bras glacés de baby-doll
les dingues & les paumés se traînent chez les borgia
suivis d’un vieil écho jouant du rock’n’roll
puis s’enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
essayant d’accrocher un regard à leur khôl
& lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
& sont comme les joueurs courant décapités
ramasser leurs jetons chez les dealers du coin
les dingues & les paumés s’arrachent leur placenta
& se greffent un pavé à la place du cerveau
puis s’offrent des mygales au bout d’un bazooka
en se faisant danser jusqu’au dernier mambo
ce sont des loups frileux au bras d’une autre mort
piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
ils ont cru s’enivrer des chants de maldoror
& maintenant ils s’écroulent dans leur ombre animale
les dingues & les paumés sacrifient don quichotte
sur l’autel enfumé de leurs fibres nerveuses
puis ils disent à leur reine en riant du boycott
la solitude n’est plus une maladie honteuse
reprends tes walkyries pour tes valseurs masos
mon cheval écorché m’appelle au fond d’un bar
& cet ange qui me gueule : viens chez moi mon salaud !
m’invite à faire danser l’aiguille de mon radar
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
alligators 427
aux ailes de cachemire-safran
je grille ma dernière cigarette
je vous attends
sur cette autoroute hystérique
qui nous conduit chez les mutants
j’ai troqué mon cœur contre une trique
je vous attends
je sais que vous avez la beauté destructive
& le sourire vainqueur jusqu’au dernier soupir
je sais que vos mâchoires distillent l’agonie
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
à la queue de zinc et de sang
je m’tape une petite reniflette
je vous attends
dans cet étrange carnaval
on a vendu l’homo sapiens
pour racheter du néandertal
je vous attends
& les manufactures ont beau se recycler
y’aura jamais assez de morphine pour tout le monde
surtout qu’à ce qu’on dit vous aimez faire durer
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
aux longs regards phosphorescents
je mouche mon nez, remonte mes chaussettes
je vous attends
& je bloque mes lendemains
je sais que les mouches s’apprêtent
autour des tables du festin
je vous attends
& j’attends que se dressent vos prochains charniers
j’ai raté l’autre guerre pour la photographie
j’espère que vos macchabes seront bien faisandés
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
aux crocs venimeux & gluants
je donne un coup de brosse à mon squelette
je vous attends
l’idiot du village fait la queue
& tend sa carte d’adhérent
pour prendre place dans le grand feu
je vous attends
j’entends siffler le vent au-dessus des calvaires
& je vois les vampires sortir de leurs cercueils
pour venir saluer les anges nucléaires
moi je vous dis bravo & vive la mort !
alligators 427
aux griffes d’or & de diamant
je sais que la cigüe est prête
je vous attends
je sais que dans votre alchimie
l’atome ça vaut des travellers-chèques
& ça suffit comme alibi
je vous attends
à l’ombre de vos centrales je crache mon cancer
je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose
je sais que mes enfants s’appelleront vers de terre
moi je vous dis bravo et vive la mort !
alligators 427
au cerveau de jaspe & d’argent
il est temps de sonner la fête
je vous attends
vous avez le goût du grand art
& sur mon compteur électrique
j’ai le portrait du prince-ringard
je vous attends
je sais que désormais vivre est un calembour
la mort est devenue un état permanent
le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours
moi je vous dis bravo et vive la mort !
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
les enfants de napoléon
dans leurs mains tiennent leurs roustons
s’ils ont compris tous les clichés
ça fera de la bidoche pour l’armée
les partouzeurs de miss métro
patrouillent au fond des souterrains
mais ils rêvent d’être en hélico
à se faire du nèg’ & du youpin
les vopos gravent leurs initiales
dans le brouillard des no man’s land
& les démasqueurs de scandales
prennent le goulag pour disneyland
les gringos sortent un vieux crooner
pour le western du silence
demain au bürgerbräukeller
je lèguerai mon âme à la science
car moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !
les petites filles de mahomet
mouillent aux anticoagulants
depuis qu’un méchant grosminet
joue au flip avec leur coran
les dieux changent le beurre en vaseline
& les prophètes jouent dracula
s’il vous reste un fond de margarine
j’en aurai besoin pour ma coda
car moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !
tu traînes ta queue dans la chaux vive
& t’hésites à choisir ton camp
t’as des aminches à tel aviv
& des amours à téhéran
si tu veux jouer les maquisards
va jouer plus loin j’ai ma blenno
tu trouveras toujours d’autres fêtards
c’est si facile d’être un héros
mais moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !
retour aux joints & à la bière
désertion du rayon képis
j’ai rien contre vos partenaires
mais rien contre vos p’tites sœurs ennemies
manipulez-vous dans la haine
& dépecez-vous dans la joie
le crapaud qui gueulait : je t’aime !
a fini planté sur une croix
& moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
non moi je n’irai pas plus loin
je tiens ma tête entre mes mains
guignol connaît pas de sots métiers
je ris à m’en faire crever !
à m’en faire crever !
arsenic is good for you (ad lib)
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
d’avoir voulu vivre avec moi
t’as gâché deux ans de ta vie
deux ans suspendue à ta croix
à veiller sur mes insomnies
pourtant toi tu as tout donné
& tout le meilleur de toi-même
à moi qui ai tout su garder
toujours replié sur moi-même
mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent
toi tu essayais de comprendre
ce que mes chansons voulaient dire
agenouillée dans l’existence
tu m’encourageais à écrire
mais moi je restais hermétique
indifférent à tes envies
à mettre sa vie en musique
on en oublie parfois de vivre
mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent
tout est de ma faute en ce jour
& je reconnais mes erreurs
indifférent à tant d’amour
j’accuse mes imbuvables humeurs
mais toi ne te retourne pas
va droit sur ton nouveau chemin
je n’ai jamais aimé que moi
& je reste sans lendemain
mon pauvre amour
sois plus heureuse maintenant
mon pauvre amour
je t’en remets au vent
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
naufragé virtuose
d’un amour clandestin
dans la métamorphose
des embruns souterrains
tu jaillis ruisselant
d’une vague utérine
sur ce ventre brûlant
de tendresse féminine
baby boy…
sweet baby boy
my baby boy (bis)
ton premier cri réveille
de son écho brisé
l’ouragan qui sommeille
dans mes veines oxydées
& nos regards préludent
le jeu de la pudeur
quand par manque d’habitude
on se méfie du bonheur
baby boy…
sweet baby boy
my baby boy (bis)
oh ! my son of the wind
my little wunderkind
oh ! mon septembre rose
d’amour-apothéose
baby boy…
passées les cruautés
du théâtre organique
tu retournes apaisé
vers ta faune onirique
où les miroirs d’automne
reflètent à fleur de flamme
ta jeune écorce d’homme
éclaboussée de femme
baby boy…
sweet baby boy
my baby boy (ad lib.)
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Hubert Félix Thiéfaine & Claude Mairet
milliards d’étoiles
mettant leurs voiles
carbonisées
soleils factices
fin d’orifices
climatisés
reviens
reviens petite
les stalactites
veulent m’emmurer
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (bis)
les p’tites frangines
des magazines
me laissent leurs clés
& je m’ébranle
dans le chambranle
des pages tournées
… tournez !
reviens
reviens petite
dans ma guérite
érotiser
reviens
déconne pas
sans toi mon cas
est périmé (ad lib.)
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
les joyeux éboueurs des âmes délabrées
se vautrent dans l’algèbre des mélancolies
traînant leurs métastases de rêve karchérisé
entre les draps poisseux des siècles d’insomnie
ça sent la vieille guenille & l’épicier cafard
dans ce chagrin des glandes qu’on appelle l’amour
où les noirs funambules du vieux cirque barbare
se pissent dans le froc en riant de leurs tours
j’ai volé mon âme à un clown
un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
j’ai volé mon âme à un clown
un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
j’ai volé mon âme… à un clown !
je rêve d’être flambé au-dessus du vésuve
& me défonce au gaz échappé d’un diesel
à la manufacture métaphysique d’effluves
où mes synapses explosent en millions d’étincelles
reflets de flammes en fleurs dans les yeux du cheval
que j’embrasse à turin pour en faire un complice
ivre de prolixine & d’acide cortical
je dégaine mon walther ppk de service
j’ai volé mon âme à un clown
un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
j’ai volé mon âme à un clown
un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
j’ai volé mon âme… à un clown !
bien vibré bien relax en un tempo laid back
rasta lunaire baisant la main d’oméga queen
je crache dans ma tête les vapeurs d’ammoniac
d’un sturm und drang sans fin au bout du never been
fac-similé d’amour & de tranquillisants
dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant
qui patrouille dans le gel obscur de mon mental
j’ai volé mon âme à un clown
un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
j’ai volé mon âme à un clown
un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
j’ai volé mon âme… à un clown !
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : JP Nataf
pilote aux yeux de gélatine
dans ce vieux satellite-usine
manufacture de recyclage
des mélancolies hors d’usage
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)
je suis le captain m’achab
aux ordres d’une beauté-nabab
prima belladona made in
moloch city destroy-machine
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)
amour-amok & paradise
quand elle fumivore ses king-size
dans son antichambre d’azur
avant la séance de torture
ô sweet amanite phalloïde queen (ter)
je suis le rebelle éclaté
au service de sa majesté
la reine aux désirs écarlates
des galaxies d’amour-pirate
ô sweet amanite phalloïde queen (ad lib.)
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
tombé d’un DC 10 fantôme
sur un aéroport désert
j’ai confié mon âme à un gnome
qui jonglait sous un revolver
puis j’ai pris la première tangente
qui conduit vers les cantinas
où la musique se fait bandante
pour la piéta dolorosa
pulque, mescal y tequila
cuba libre y cerveza
ce soir je serai borracho
hombre, que viva mejico !
borracho ! como no ?
dans le bus pour cuernavaca
j’révise ma tendresse des volcans
hôtel-casino de la selva
le soleil se perd au ponant
& je picole en compagnie
d’un spectre imbibé de strychnine
welcome señor malcolm lowry
sous la lune caustique & sanguine
pulque, mescal y tequila
cuba libre y cerveza
ce soir nous serons borrachos
hombre, que viva mejico !
borracho ! como no ?
jour des morts à oaxaca
près de la tombe n°7
je promène ma calavera
en procession jusqu’aux toilettes
& dans la douceur des latrines
loin des clameurs de la calle
je respire l’odeur alcaline
des relents d’amour périmé
no se puede vivir sin amor (ter)
chinga de su madre
otro cuba libre
borracho ! como no ?
de retour à ténochtitlan
au parc de chapultepec
les singes me balancent des bananes
sur des slogans de fièvre aztèque
& dans ma tristesse animale
d’indien qu’on soûle & qu’on oublie
je m’écroule devant le terminal
des bus à mexico city
pulque, mescal y tequila
cuba libre y cerveza
ce soir je suis el borracho
hombre, un perdido de mejico !
borracho ! como no ?
Paroles : Hubert Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
dans les carnets intimes du messager des runes
l’écriture est en transe & clignote à la une
des mystères, des amants & de leurs infortunes
des adieux …/… (bis)
& des mains maladroites & moites au soir trop chaud
raturent les fantaisies de schuman au piano
les cris des martinets sur les toits de soho
des adieux …/… (bis)
& les noires sentinelles drapées dans leurs guérites
n’ont plus besoin d’antennes-paraboles-satellites
pour capter le chagrin à son extrême limite
des adieux …/… (bis)
après de vagues lueurs, d’ultimes prolongations
on repart à genoux le cœur sous perfusion
au bord de la faillite mentale mais sans passion
des adieux …/… (bis)
déjà le vieux veilleur mélancolique nous guette
annonçant des avis d’orage & de tempête
mais bientôt le silence nous fait mal à la tête
des adieux …/… (bis)
mais on finit toujours par noyer son cafard
dans un taxi-dancing ou dans un topless-bar
on finit toujours sur l’éternel quai de gare
des adieux …/… (bis)
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine
qu’en est-il de ces heures troubles & désabusées ?
où les dieux impuissants fixent la voie lactée
où les diet nazis s’installent au pentagone
où marilyn revêt son treillis d’antigone
on n’en finit jamais d’écrire la même chanson
avec les mêmes discours, les mêmes connotations
on n’en finit jamais de rejouer guignol
chez les torquemada, chez les savonarole
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes?
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
lassé de grimacer sur l’écran des vigiles
je revisite l’enfer de dante & de virgile
je chante des cantiques mécaniques & barbares
à des poupées barbie barbouillées de brouillard
c’est l’heure où les esprits dansent le pogo nuptial
l’heure où les vieux kapos changent ma pile corticale
c’est l’heure où les morts pleurent sous leur dalle de granit
lorsque leur double astral percute un satellite
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
crucifixion avec la vierge & dix-sept saints
fra angelico met des larmes dans mon vin
la piété phagocyte mes prières & mes gammes
quand mes tarots s’enflamment sur la treizième lame
on meurt tous de stupeur & de bonheur tragique
au cœur de nos centrales de rêves analgésiques
on joue les trapézistes de l’antimatière
cherchant des étoiles noires au fond de nos déserts
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes?
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
je dérègle mes sens & j’affûte ma schizo
vous est un autre je & j’aime jouer mélo
anéantissement tranquille & délicieux
dans un décor d’absinthe aux tableaux véroleux
memento, remember, je tremble & me souviens
des moments familiers des labos clandestins
où le vieil alchimiste me répétait tout bas :
si tu veux pas noircir, tu ne blanchiras pas
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
je calcule mes efforts & mesure la distance
qui me reste à blêmir avant ma transhumance
je fais des inventaires dans mon pandémonium
cerveau sous cellophane, cœur dans l’aluminium
j’écoute la nuit danser derrière les persiennes
les grillons résonner dans ma mémoire indienne
& j’attends le zippo du diable pour cramer
la toile d’araignée où mon âme est piégée
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ?
qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
… qui donc ?
Paroles & Musique : Hubert Félix Thiéfaine